Je vieillis, tu vieillis, nous vieillissons...et le vélo dans tous ça !











Là au moins nous somment tous égaux, enfin pas tout à fait puisque certains vieillissent mieux que d'autre, mais une chose est certaine nous vieillissons tous !
Nous naissons, vivons et mourrons, c'est le cycle naturel de tout être humain et jusqu'à ce jour il est inéluctable. Le corps est une merveilleuse machine dont nous n'avons pas encore compris tout les fonctionnements et possibilités mais il offre de fantastiques capacités dès lors que l'on se donne un peu la peine de l'écouter !




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Et toi tu es vieux ?


Oui ça commence, les années sont bien présentes et surtout les excès, chutes, accidents resurgissent  avec des ouilles et des aïe lors des sorties vélo.
La moyenne décroit proportionnellement avec l'age, les jeunes loups sont de plus en plus difficile à suivre, ce n'est pas un problème je m'adapte et eux aussi, le jour où cette adaptation n'est plus mutuelle et tacitement consentie c'est le signe de passer à autre chose ou tout du moins de changer ses habitudes. 
Mais le plus dur reste la récupération qui se dégrade nettement et demande un temps beaucoup plus long, du coup enchaîner les sorties devient plus compliqué. Mais je m'adapte et fais des coupures dès que mon corps me le demande, un jour, deux, voir une semaine sont nécessaires pour bien recharger les batteries ! J'en profite pour faire des montages vidéos si j'ai un accès électrique ou écrire si je suis inspiré ou tout simplement rien du tout, j'aime beaucoup ne rien faire, juste profiter du temps qui passe sans aucun objectif. C'est pour moi une saine "occupation", pourquoi toujours devoir justifier une activité ? Notre mode de vie actuel nous l'impose, certes mais à quoi bon toujours plus ? S'extraire de ce système d’optimisation du temps et faire une pause, une vraie qui n'impose rien et surtout qui permet de se recentrer sur l'essentiel de la vie.





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Vieux mais sage !


Comme le tableau ne peut pas être que noir, vieillir c'est aussi accumuler de l'expérience, qui lors de situations compliquées aide à bien passer les caps.
C'est sans doute une des raisons de constater la moyenne d'age assez élevée sur les ultra ou longues distances, bien se connaître est un des piliers de ces disciplines. Ne plus faire toutes ces erreurs que l'on fait au début, savoir comment notre corps réagi face à telle ou telle situation, avoir confiance en soi coûte que coûte, celle qui permet d'avancer sans aucune visibilité sur notre progression .
La maturité sportive nous dicte ce que notre corps est capable de faire ou non, comme toujours il est important de l'écouter, ne pas le faire c'est aller au casse pipe assuré !





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Assumer son âge !


Eh oui,  en vieillissant le corps se modifie, ses capacités s'accroissent jusqu'à un certain âge puis ensuite décroissent de manière inéluctable. C'est comme ça et qu'on le veuille ou non c'est ainsi et il me semble naturel d'en tenir compte dans nos activités physiques.
Aujourd'hui beaucoup ne s'assument pas, ils leurs faut des leurres pour faire comme avant....ils sont assistés pour palier au physique déclinant mais c'est une chute en avant sans fin et sans filet car la réalité sera brutale à la prise de conscience  ! A quoi bon vouloir à tout prix suivre une personne plus forte que soi si celle ci n'est pas à même d'adapter sa vitesse en fonction de la votre ! Une sortie à 2 ou plusieurs est un partage et ne doit se faire sur un schéma dominant/ dominé.
Perso j'ai eu une hernie discale avec sciatique à 21 ans,  je devais gérer ma vie en fonction des douleurs, c'est à dire que je ne pouvais dépasser un certain nombre d'heures en position allongée ou assis par jour. En effet sinon la douleur s'intensifiait et je devais me lever pour marcher,  autant dire que quasi toute les nuits je devais me lever pour marcher ! C'est usant physiquement mais surtout moralement, aucun répit, je devais sans cesse gérer mes journées en fonction des douleurs . A 20 ans on a forcément beaucoup d'envies, je rêvais pouvoir courir, sauter, mais je ne pouvais pas. J'ai bien sûr eu beaucoup de mal à accepter cet handicap mais une fois fait, la vie m'est apparue d'un seul coup nettement plus belle, non pas que je pouvais faire à nouveau ce que je voulais mais des portes se sont ouvertes sur d'autres activités qui m'était possible de faire . Et ça change tout !!
Pour l'âge c'est pareil, on pouvait mais on ne peux plus, il faut l'accepter et ainsi s'ouvrir à d'autres activités. Je trouve cela enrichissant de découvrir d'autres pratiques avec d'autres personnes dans des environnements complètements différents.
Vouloir s'accrocher coûte que coûte à une pratique malgré l'âge et le corps qui nous dit non n'apporte rien, je penses que l'on régresse encore d'avantage plutôt que d'analyser objectivement ses capacités et d'agir en conséquence. Faire des sorties de 2000 D+ avec des plus forts est un leurre car c'est avant tout l'assistance qui fait le travail. Pourquoi toujours quantifier ce que l'on fait ? Perso j'ai assez rapidement supprimer tout compteur, cardio, gps ou autre appareillage électronique de mes sorties vtt, car j'en avais assez de toutes ces contraintes et données chiffrées qui imposent un rythme de pédalage de manière insidieuse. Le D+, kilomètres, moyenne tout ces chiffres que l'on analyse par la suite mais qui en fait ne veulent rien dire et surtout pas la chose la plus importante ......... le plaisir prit à rouler !





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Et donc ?


Assumer son âge et adapter sa pratique en fonction de ses capacités physique, quitte à changer totalement d'activité. Mais toujours pratiquer avec passion, qui est le seul moteur légitime.
L'avancement dans l'age n'est pas forcement une sanction, l'expérience et la sagesse acquise permettent de faire de belles choses à vélo, mais différemment !




Bon ride à tous et à toutes !





Commentaires

  1. Bonjour Pascal !

    Tu as une excellente philosophie à laquelle j'adhère totalement ! Tu as une humilité dont beaucoup de personnes devraient s'inspirer.
    Rouler pour le plaisir il n'y a rien de mieux. J'ai 47 ans, je n'ai jamais eu un physique endurant et je roule avec un copain (52 ans) avec qui on partage les mêmes aspirations en vélo, en se faisant plaisir, sans objectif et surtout avec une bonne tranche de rigolade.

    Tes vidéos sont un vrai bonheur à regarder, même si je sais que jamais je n'aurais ce niveau technique. Mais ça donne clairement envie d'aller rouler.

    Et quand tu dis, passer à autre chose ou revoir ses habitudes, c'est vrai, il faut savoir l'accepter et on le vit mieux, même si pas toujours évident à faire.

    En tout cas, encore merci pour ce bel état d'esprit et tous ces partages qui égayent une journée !

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    1. Merci de ta réponse.
      J'ai aussi 50 ans, je n'ai pas toujours eu cet état d'esprit, il c'est façonné au fil du temps. C'est pourquoi je sais aujourd'hui ce que je veux et ce que je ne veux pas ou plus !
      Bonne journée.

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    2. Je reviens de 2 semaines dans la Vanoise (pas de vélo, que de la rando) et j'ai rencontré un Monsieur qui m'a donné une sacrée leçon de sagesse et d'humilité. Il a un peu plus de 80 ans, on lui donne facilement 10 - 15 ans de moins et il roule tous les jours !
      Pour lui c'est un plaisir intact depuis des années et il est venu en Maurienne pour gravir un col tous les jours... Comme toi Pascal, sur ce trip, il vit dans son camion. Il respire la joie de vivre, et ceci en toute simplicité.
      Il m'expliquait son mode de vie hyper sain, jamais d'abus et quand on le voit on a bien envie de suivre sa voie.
      Bref, une magnifique rencontre !

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  2. Et moi j'ai 54 ans et je ne veux pas mourir avant de réussir les nose-turns ..... mais je suis tellement raide avec mon dos tout pété que c'est pas gagné .... Faut que je fasse un stage avec toi !

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  3. Ça me fait plaisir de lire ça Pascal. Vieillis encore un peu et on pourra rerouler ensemble 😂 Je déconne, tu t'es toujours adapté à mon piètre niveau, merci, mais de lire ça, ça rassure et me donne moins de scrupules à te retrouver pour qqs rides. Tiraillé entre plaisir de rider avec des potes et tristesse de les ralentir, être le boulet du groupe n'est pas toujours facile. Mais bon quelque soit le niveau on est toujours le boulet d'un autre, donc un peu d'humilité et tout le monde trouve son compte 👍

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  4. Beau texte, lucidité et sagesse. On a tous la même réflexion sur nos capacités et il faut être conscient de ses dernières. Être conscient qu'on peut encore maintenir le niveau, mais plus l'augmenter :-D Je fais toujours les comptes en terme de km, ça me semble important quand on est pratiquant d'ultra, mais le nombre d'heure compte sans doute plus, surtout si on ne fait pas de route. Le leitmotiv reste le plaisir, forcément, et le partage. A défaut de se mettre des "peignées" avec les potes, on essaie de leur faire découvrir de beaux spots ;-) Mais à 54 ans, il est parfois flippant de se projeter dans l'avenir, même si quelques anciens nous rassurent et nous font penser qu'on a encore de la marge. Au plaisir de te recroiser sur les singles ;-)

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